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Gros temps pour le 14 juillet.

 

 

Les orages volent la vedette aux feux d’artifice.

L’an dernier un chandail était le bienvenu pour admirer les feux d’artifice de notre 14 juillet national ; cette année, le parapluie –voire le paratonnerre- étaient de rigueur. Les orages s’étaient invités à la fête et le spectacle « son et lumière » battait son plein dès le milieu de l’après-midi.

La zone orageuse était de grande ampleur et a stationné sur la région une bonne partie de la nuit. Le lendemain dimanche, une horrible pluie persistante finissait d’assassiner le week-end dans une fraîcheur automnale.

La grêle était quasiment absente du concert, on n’a donc pas revécu le scénario du 5 juillet 1999 où des grêlons de la taille d’une balle de golf avaient ravagé la campagne du côté de Salt, Chambost et St Barthélémy ; ni celui du 5 juillet 1993 où la région de Tarare avait littéralement été bombardée.

Triste fête nationale pour les vacanciers, aubaine pour les agriculteurs qui donnaient de la lance à eau depuis peu.

Voyons plus précisément les valeurs des abats d’eau de ces deux jours dans notre région.

 

Balbigny épargné, Feurs submergé.

C’est la commune de Balbigny qui ressort de cet épisode humide avec le moins de millimètres au compteur : monsieur Duchez relève en effet dans son pluviomètre 35 mm pour la journée de samedi et 4.9 mm seulement pour celle de dimanche ; soit à peine 40 mm de cumul . Une petite dizaine de kilomètres plus au sud, à Feurs (la Selle) le scénario est tout autre : le pluviomètre de Mr Vernay indique dimanche matin l’énorme cumul de 79 mm, six autres millimètres s’ajoutent aux précédents dans la journée de dimanche et nous atteignons le chiffre impressionnant de 85 mm pour l’ensemble du week-end. Il est bon de rappeler que, pour Feurs, le cumul de pluie habituel pour tout un mois de juillet est de 60 mm.

La disparité des chutes de pluie d’une commune à l’autre est très importante durant la journée de samedi, en effet, certains lieux -comme St Genis-l’Argentière par exemple- ne voient pas une goutte avant 20h alors qu’on enregistre 22 mm dès 16h 30 à Violay. La journée de dimanche subit une pluie beaucoup plus régulière, sans orage, et la distribution géographique des lames d’eau est nettement plus uniforme. Voir ici l'historique du cumul d'eau à Violay.

 

Le bilan final.

Voici une liste de villages, le premier nombre représente les millimètres d’eau tombée le samedi, le second est le cumul du dimanche et le troisième la somme des précédents. La quantité d’eau affectée à samedi est le résultat du relevé de dimanche à 8h, celle affectée à dimanche provient du relevé du lundi matin 8h.

Andrézieux-Bouthéon 39.4 / 17.2 / 56.6, Balbigny 35 / 4.9 / 39.5, le Breuil 53.6 / 13.2 / 66.8, Bully (Rhône) 36.3 / 16.8 / 53.1, Chazelles 27 / 18 / 45, Feurs (la Selle) 79 / 6 / 85, Grammond 50.4 / 18.2 / 68.6, Jas 62 / 11.5 / 73.5, Montrottier 53 / 20 / 73, Panissières (le Roule) 61 / 11 / 72, St André-la-Côte ? / ? / 79, St Genis-l’Argentière 35 / 15 / 50, St Symphorien-sur-Coise 40 / 18 / 58, Les Sauvages 49 / 13.2 / 62.2, , Violay 55 / 14 / 69.

La hauteur d’eau normale pour l’ensemble d’un mois de juillet varie de 60 mm à Feurs et Balbigny à 80 mm à Violay et aux Sauvages, en passant par 65 à Bully, le Breuil. Il est donc tombé en l’espace d’un week-end l’équivalent d’un mois normal, voire beaucoup plus à Feurs.

 

Température automnale dimanche.

Un mot sur la température qui est anormalement basse durant la journée de dimanche 15. Plus précisément, c’est la température maximale qui est digne d’un mois de novembre, on relève en effet, au plus « chaud » de cet après midi dominical : 15.2° au Breuil, 15° à Bully, 14.8° à Feurs , 14.3° à Andrézieux (sixième température maxi la plus basse pour un juillet depuis au moins 1946), 13° à St Symphorien et Jas, 11.2° à Violay, 11° à Grammond, 10.7° aux Sauvages.

L’amplitude thermique (c’est-à-dire la différence entre températures maxi et mini) est très faible ce même jour, il est rarissime de voir le thermomètre ne s’élever que de 1° à 1.5° durant une journée de juillet. On note comme amplitude : 2.2° au Breuil, 1.9° à Feurs, 1.5° à Bully, 1.2° à Grammond, Violay, aux Sauvages et Jas, 1.1° à Andrézieux. Cette valeur d’amplitude pour Andrézieux-Bouthéon est la plus faible enregistrée en juillet depuis l’ouverture de la station météorologique en avril 1946.

 

 

Phénomène rare ?

Il n’est pas utile de remonter très loin dans le temps pour retrouver en juillet, dans la région, des épisodes frais et très pluvieux. Souvenons nous du 7 juillet 1996, c’était un dimanche, la pluie avait débuté vers 8h le matin et avait persisté jusqu’à la nuit suivante ; la fraîcheur était au rendez-vous et les coureurs du Tour-de-France avaient franchi le lendemain, sous la tourmente, les cols d’Iseran et de Galibier en voiture derrière un chasse-neige.

On relevait pour cette seule journée du 7 juillet des cumuls de pluie assez impressionnants : 40.7 mm à Feurs, 47.8 à Andrézieux, 49 à Chazelles, 51 à St Symphorien-sur-Coise , 54 à Balbigny, 56 à Violay, 58.2 au Breuil, 59.5 à Bussières, 62.5 à Bully (Rhône) et même 77.8 mm à l’ancienne station des Sauvages située au col du même nom.

La température n’avait pas dépassé ce jour 12.4° à Feurs, 12.2° à Andrézieux (seconde température maxi la plus basse pour un juillet depuis au moins 1946), 10.5° à Grammond, 10.1° au col des Sauvages, 9.7° à Violay.

 

Mes remerciements à Mesdames Cognard (Feurs), Coquard (Montrottier), Laval (St Genis-l’Argentière), Pilon (Panissières), Messieurs Blotas (Bully, Rhône), Bonnefoy (Jas), Charretier (Chazelles), Duchez (Balbigny), Molin (St André-la-Côte), Subrin (Le Breuil), Thizy (St Symphorien-sur-Coise), Vernay (Feurs, la Selle).

 

A Violay le 18 juillet 2001.

M. Gagnard

 

Contact : gagnard@univ-lyon1.fr

Site web : http://ufrmeca.univ-lyon1.fr/~gagnard/pageweb/indexclim.htm