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Le plus doux de tous les hivers.

 

Les mesures climatologiques fiables et continues ont débuté, en région lyonnaise, en décembre 1880 à l'Observatoire Astronomique de St Genis-Laval. Cent vingt-et-un hivers* se sont succédé depuis cette date... le dernier de la série, celui que nous venons de vivre, s'est avéré dans notre région le plus doux de tous.

Le précédent titre "d'hiver le plus doux" était attribué à 1994-95 dans des villes comme Lyon, Villefranche, Feurs, St Genis-Laval, à 1989-90 pour St Etienne Bouthéon.

Le mois de décembre dernier a, à lui seul, fortement contribué à l'extrême clémence de cet hiver 2000-2001 ; en effet, il a été dans le secteur, le mois de décembre le plus chaud depuis au moins 1880.

A Feurs par exemple, la température moyenne de ce dernier mois du siècle a été de 7.1°, alors que la valeur normale** y est de 2.9°. Au centre départemental météorologique de la Loire, à Andrézieux-Bouthéon, la température moyenne de ce mois s'est même envolée à 7.8°, soit 4.8° de plus que la normale !

Il ne faut pas compter sur janvier et février pour rafraîchir l'hiver : ils  présentent eux aussi un excédent thermique, beaucoup moins prononcé toutefois que leur prédécesseur. La température la plus froide de cet hiver a lieu le 26 février et, fait rare, n'atteint pas les -10° ; on relève ce jour : -8.8° à Violay, -6.9° à Andrézieux-Bouthéon, -6.7° pour Feurs. On est bien loin des -23° de janvier 1985 par exemple.

 

Température moyenne en °c.

Décembre normal

Décembre 2000

Ecart à la normale

Feurs (345 m)

2.9°

7.1°

+ 4.2°

Andrézieux-Bouthéon (400 m)

3.0°

7.8°

+ 4.8°

Violay (830 m)

1.4°

5.8°

+ 4.4°

Chazelles-sur-Lyon (610 m)

2.4°

6.2°

+ 3.8°

Grammond (810 m)

1.6°

6.1°

+ 4.5°

 

* L'hiver météorologique comporte les mois de décembre, janvier et février.

** Il s'agit de la température moyenne des trente décembre entre 1961 et 1990 inclus.

 

 

 

Mars 2001.

Record de douceur et de pluie.

Mars, le premier mois du printemps météorologique, se révèle d'une douceur inhabituelle pour la région.

La station météo automatique de Feurs enregistre une température moyenne de 10.9° et bat de ce fait de 0.7° le précédent record de mars 1981. Le centre météorologique d'Andrézieux-Bouthéon affiche 11° de température moyenne, le précédent record datait aussi de mars 1981 avec 10.2° ; depuis l'ouverture de cette station, en avril 1946, on n'avait jamais vécu de mars aussi clément.

A Lyon, ce mois de mars est le plus chaud depuis au moins 1921, date d'ouverture de la station météo de Bron. Le nombre de jours de gel sous abri est ridiculement faible durant cette période : on en note trois à Feurs et Violay, deux à Andrézieux-Bouthéon et seulement un à Bron.

On enregistre le samedi 24, une température maximale digne d'un mois de juillet : 21.6° à Violay, 22.4° à Grammond, seulement 22.8° à Bron, 25.4° à Andrézieux-Bouthéon, 26.4° à Feurs (mais 27° le 25 mars 1981) et ... 26.5° à Bully (Rhône).

 

Coté pluviométrie, ce mois se classe parmi les mars les plus humides (voir le tableau récapitulatif), sans pour autant atteindre les excès des régions de l'Est de la France. Le nombre de jours avec précipitation -c'est à dire lorsqu'on relève au moins 0.1 mm dans le pluviomètre- est assez impressionnant, il atteint 27 à Violay, 21 à Feurs, Andrézieux et Bron. Souvenons-nous d'il y a seulement quatre ans, en mars 1997, la sécheresse s'installait sur la région, les maigres cumuls de pluie s'élevaient à : 14.1 mm à Violay, 8.1 à Panissières, 7.4 à St Symphorien-sur-Coise, 7.3 à Chazelles, 6 à Grammond, 4.7 à Bully, 3 à Andrézieux, 1.7 à Feurs.

Avec autant de jours maussades, il va sans dire que la durée d'ensoleillement est médiocre. Habituellement, un mois de mars voit le soleil briller 147 heures à Lyon et St Etienne ; cette année, il ne se montre que 106 heures dans l'ancienne capitale des Gaules et seulement 94 heures en Plaine du Forez. Le record de plus faible ensoleillement pour un mois de mars n'est pas inquiété ; à Bron, il reste bien accroché à 1964 avec 70.4 heures. Les plus anciens se souviennent peut être de mars 1948, où l'Astre du Jour les avait gratifiés de près de 267 heures d'ensoleillement ! Soit davantage qu'un juin ou août normal.

 

Hauteur d'eau en mm

Cumul de mars 2001

Cumul normal en mars

Nombre de fois la normale

records

Andrézieux (400 m)

99.4

44

2.6

108.1mm en 1981

Feurs (345 m)

98.5

38

2.6

Record depuis au moins 1966.

Violay (830 m)

146.3

70

2.1

 

Les Sauvages (830 m)

129

73

1.8

 

Le Breuil (250 m)

121

 

 

 

Villefranche (175 m)

161

47

3.4

Record depuis au moins 1931

Lyon Bron (200 m)

144.8

58

2.5

168.2 mm en mars 1937

Grammond (810 m)

125.8

 

 

 

Bully (275 m)

116

42

2.8

Record depuis au moins 1950

 

 

 

 

Avril 2001.

Coup de fraîcheur sur le printemps.

 

Si mars nous avait fait rêver d'un printemps précoce, ce mois d'avril remet les "pendules thermiques" à l'heure. En effet, dans la région, la température moyenne de cette période est inférieure à sa normale d'environ un degré sur les hauteurs (Violay, Grammond, les Sauvages), de seulement un ou deux dixièmes pour les localités de plaine. Il est étonnant de constater que ce mois d'avril est plus frais que son prédécesseur -il est vrai exceptionnel- ; mars plus doux qu'avril dans une même année ne s'est produit que six fois en 55 ans de mesures à Andrézieux-Bouthéon, les deux derniers millésimes en date sont 1994 et 1991.

Les mois plus froids que la normale ne foisonnent pas ces dernières années ; parmi les soixante-quinze écoulés depuis début 1995, le nombre d'entre eux présentant un déficit thermique d'au moins un demi degré s'élève à seulement 14 pour Chazelles, 13 pour Feurs, 12 pour Violay, 10 pour Andrézieux-Bouthéon.

La très relative fraîcheur de cet avril est imputable à la quinzaine du 8 au 22 où la température se situe trois bons degrés en dessous de ce qu'elle devrait être en temps normal. C'est au matin du samedi 14 que l'on relève sous abri la plus basse température mensuelle : -0.6° à Bully, -1.3° à Feurs, -1.5° à Andrézieux, -4.1° à Violay (-7.5° au sol), -5.2° à la station automatique des Sauvages et même -7.0° au Col de la Loge à 1270 m d'altitude. Ces valeurs ne sont en rien exceptionnelles, on relevait, à Violay, -5.2° sous abri le 21 avril 1997. La neige entre en scène dès le vendredi 20 au dessus de 700 m, la couche atteint 7 cm à Violay au matin du samedi 21. Les flocons descendent ce jour là jusqu'en plaine où ils blanchissent les toits. La température moyenne de ce samedi est digne de celle d'un janvier, c'est la plus froide de ce mois. Nous retrouvons la douceur printanière en fin de période, on relève par exemple, au plus chaud de l'après midi du 27 : 22.1° à Bully (maxi du mois), 19° à Feurs, 15.6° à Grammond, 15.7° à Violay.

 

Ce deuxième mois du printemps météorologique -qui court de début mars à fin mai- est, à l'image de son prédécesseur, très pluvieux. La répartition des pluies est cependant assez contrastée, les zones de montagne sont nettement plus arrosées que les fonds de vallées : 109.5 mm répartis en 24 jours à Violay soit un excédent de plus de 40 mm, tandis qu'avec 42 mm, Bully arrive péniblement à son niveau normal ; les 68.5 mm de Feurs tombés en 22 jours dépassent la norme de 15 mm. Rappelons-nous de nouveau l'année 1997 où la sécheresse amorcée en mars se poursuivait en avril, on relevait alors comme cumuls de pluie : 20.9 mm à St Symphorien-sur-Coise, 18.3 à Chazelles, 16 à Grammond, 14.1 à Feurs, 9 à Balbigny, 8 à St Germain-l'Arbresle et 5.8 à Andrézieux.

 

A Violay le 2 mai 2001.

M. Gagnard