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Relevés météo : une histoire de temps.

Les relevés météorologiques tels que par exemple température et pluviométrie, doivent être faits à des instants précis de la journée.

C’est le matin à 8h (7h lors de l’heure d’hiver) que l’on lit l’indication du thermomètre à maxima ; cette température maxi sera attribuée à la veille. On en profite pour réinitialiser ce thermomètre.

C’est encore à 8h que l’on vide l’éprouvette du pluviomètre, les millimètres notés seront aussi affectés à la journée de la veille.

Le soir à 20h (19h lors de l’heure d’hiver), on consigne la température minimale et réinitialise ce thermomètre, elle sera celle de cette journée.

 

 

Saisons civiles, saisons météorologiques ?

Les saisons civiles ne correspondent pas exactement aux saisons météorologiques.

Les premières sont définies à partir d’éléments astronomiques : il est bien connu par exemple que l’été civil débute lors du solstice de juin (aux environ du 21) et s’achève à l’équinoxe de septembre (vers le 23). L’hiver civil court du solstice de décembre à l’équinoxe de mars, printemps et automne s’intercalent entre ces deux saisons.

Les secondes sont établies sans aucun rapport avec l’astronomie. Les météorologues ont, pour des raisons de commodité, convenu de faire débuter leurs saisons le premier de certains mois. Ainsi l’automne météorologique débute le premier septembre et se termine le 30 novembre, l’hiver commence donc le premier décembre pour durer 3 mois etc. A nos latitudes, l’été météorologique comporte les trois mois habituellement les plus chauds de l’année, l’hiver possède les trois en général les plus froids.

L’heure exacte de passage d’une saison météo à une autre est plus compliquée à définir : elle dépend en effet du paramètre mesuré… Voyez par exemple le site INTERNET « la météo à temps perdu* » pour davantage de précisions sur ce sujet.

 

 

 

Juillet en demi teinte.

Après les fameux orages des 14 et 15 juillet (voir à ce propos le précédent article), le temps s’arrange doucement pour devenir plus estival en fin de mois. Le 26 est la journée la plus chaude de cette dernière décade : 31.6° à Feurs, 30.7° à Andrézieux-Bouthéon ; il suffit toutefois de s’élever quelque peu pour repasser sous la barre des 30° : 29.2° à Jas, 27.6° à Violay, 27.3° aux Sauvages.

Globalement, juillet 2001 est conforme à un juillet normal en ce qui concerne la température et nettement excédentaire pour ce qui est de la pluviométrie. La température la plus chaude de ce mois n’est pas très élevée, si l’on prend pour exemple Andrézieux, elle s’élève à  32.0° ; en 56 ans de mesure, on ne relève à cet endroit qu’une douzaine de juillet à température maxi plus basse.

 

 

Les aoûtiens tirent la bonne pioche.

Août 2001 est incontestablement à ranger parmi les chauds mois d’août de ces soixante dernières années ; plus précisément, avec 21.1° de température moyenne, ce millésime est le cinquième plus chaud (ex æquo avec août 2000) dans la liste des 56 mois d’août depuis 1946 à Andrézieux-Bouthéon. Il est intéressant de constater que les six août les plus chauds se concentrent tous dans la dernière décennie, le record étant encore bien accroché à celui de 1997 avec 22.7° de température moyenne à Andrézieux (22.9° à Feurs).

Avec une telle température moyenne, on s’attend tout naturellement à trouver des températures maximales très élevées, voire une longue période de canicule : il n’en est rien. On constate en effet que les grosses chaleurs sont discrètes ou tout du moins assez brèves. La plus haute température est relevée dimanche 26 à Feurs avec 35.8°, on note ce même jour des maxima de 34.8° à Bully,  34.7° au Breuil, 34.5° à Andrézieux, 34° à Jas, 33° (la veille) à St Symphorien-sur-Coise, 31.7° à Violay, 30.4° à Grammond , 30.2° aux Sauvages et 28° au col de la Loge. A Andrézieux, durant la période 1946-2001, il se trouve pas moins de 17 mois d’août à température maxi supérieure à 34.5°.

 

Plus frais en plaine que sur les monts.

La situation anticyclonique chaude aux environs du 25 août nous cause quelques alertes à la pollution par l’ozone au voisinage des grandes agglomérations, elle nous procure aussi de belles inversions thermiques : ainsi la température minimale du 26 est de 20.9° à Grammond (alt 810 m), 20.2° à Violay (alt 830 m), 20.0° aux Sauvages (alt 831 m), 18.5° au col de la loge (alt 1270 m) et de seulement 14.7° à Feurs (alt 345 m), 13.4° au Breuil (alt 275 m). Il est paradoxal de constater que la température moyenne des trois jours entre le 24 et le 26 est plus importante à Violay (24.3°) qu’au Breuil (23.3°) ; la canicule est donc plus supportable en plaine qu’en montagne, tout ceci grâce aux faibles températures minimales des bas fonds. Les mécanismes de formation de ces inversions thermiques mériteraient une longue explication… Peut être lors d’un prochain article.

 

Et les orages ?

On ne peut pas parler d’août sans évoquer les orages, souvent présents à cette époque. Cette année, ils se manifestent avec virulence essentiellement les dimanche 19 et mercredi 29.

Le 19, des grêlons de 3 à 4 cm bombardent très localement Violay vers 16 h (voir la photo ci-contre) causant des dégâts aux vérandas du secteur. La lame d’eau recueillie est assez conséquente : 20 mm à St Genis-l’Argentière, 20.5 à Feurs (chemin de la Barre), 22 à St Symphorien, 24.4 à Andrézieux, 24.7 à Balbigny, 25 à Feurs (la Selle), 27.3 à Violay, 30.0 à Montrottier, 31.8 aux Sauvages et 44 mm au Breuil.

Le secteur géographique traité dans cette rubrique sort pratiquement indemne des orages du 29, on relève des abats d’eau somme toute mineurs : 2.4 mm à Grammond, 5 à Jas, 6.1 au Breuil, 7.9 à Montrottier, 9.6 à St Genis l’Argentière, Violay et Andrézieux, 12.5 à Feurs. Il en va tout autrement au nord, dans le roannais et au sud dans la vallée de l’Ondaine : coulées de boue vers Thizy, grêle et inondations vers Neulise qui reçoit 43.8 mm, 39 mm pour Balbigny avec quelques petits grêlons. Le col de la Loge enregistre ce jour 52.5 mm.

Globalement, ce mois est plutôt sec, on enregistre des déficits de l’ordre de 40 mm à Violay, 35 à Jas, 20 à Bully, 15 à Feurs, le Breuil, Balbigny ainsi qu’Andrézieux sont en revanche normalement arrosés.

 

*  http://ufrmeca.univ-lyon1.fr/~gagnard/pageweb/indexclim.htm

 

Mes remerciements à Madame Laval (St Genis-l’Argentière), Messieurs Coquard (Montrottier), Blotas (Bully, Rhône), Bonnefoy (Jas), Duchez (Balbigny), Subrin (Le Breuil), Thizy (St Symphorien-sur-Coise), Vernay (Feurs, la Selle).

A Violay le 3 septembre 2001.

M. Gagnard

Contact : gagnard@univ-lyon1.fr