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Mai 2002

 

La sécheresse entre parenthèses.

Mai 2002 donne un coup d’arrêt à la sécheresse qui sévissait sur notre région depuis début novembre 2001. Les cumuls de précipitations enregistrés dans le secteur durant ce dernier mois sont de partout légèrement supérieurs à leur valeur normale. Deux principaux épisodes pluvieux sont à retenir : l’un en tout début de mois (voir le précédent article), l’autre durant la nuit du 22 au 23. Ce dernier orage nocturne donne une lame d’eau assez conséquente, on relève le 23 à 8h du matin : 29.2 mm à Bully, 29.4 à Balbigny, 30 à St André-la-Côte, 30.8 aux Sauvages, 31.3 mm au Breuil, 32.2 à Violay, 33.5 au Col de la Loge, 34 à St-Genis-l’Argentière, 35 à Grammond, 36 mm à Montrottier, St Symphorien-sur-Coise ainsi qu’à Montchal,  37.8 à Andrézieux-Bouthéon, 38 à Feurs. Le cumul mensuel de hauteur d’eau dépasse la barre des 100 mm en de nombreux postes, seul Balbigny reste juste au dessous de cette valeur avec seulement 97.5 mm ; à l’opposé, à St-André-la-Côte, Mr Molin enregistre une lame de 152 mm. Entre ces extrêmes, on trouve : 104 mm à Montchal, 106 mm à Violay, 106.5 à Feurs, 106.6 aux Sauvages, 110.5 à St-Symphorien-sur-Coise, 111.4 à St-Genis-l’Argentière, 112 à Bully, 115.6 à Andrézieux, 117.6 au Breuil, 137 à Montrottier. Les cumuls habituels pour un mois de mai sont assez homogènes dans la région : ils se situent aux environs de 90 mm en plaine, 100 mm sur les monts. Mai étant en moyenne et en plaine, le mois le plus arrosé de l’année.

 

Enfin des températures de saison.

On a tendance à l’oublier –mais qui se plaindrait d’un hiver doux et d’un printemps aux saveurs estivales ?- :  les quatre premiers mois de cette année 2002 ont tous comporté une température moyenne supérieure à la normale. Mai 2002 marque aussi à ce niveau une rupture : sa température moyenne a en effet été inférieure à celle d’un mai banal. Certes, ce déficit de température reste très modéré : à Andrézieux, par exemple, la température moyenne des trente mai des années 1971 à 2000 est de 13.5° ; cette année on obtient 13.2°, soit un écart d’à peine un demi degré. La température moyenne mensuelle la plus basse revient bien évidemment au poste des Sauvages, situé à 830 m d’altitude sur une crête battue par les vents : 10.7°. Le poste de Violay, situé à 10 km de distance, à la même altitude mais à l’abri du vent indique 0.5° de plus : 11.2°. En plaine du Forez, c’est la station automatique de Feurs qui enregistre la moyenne la plus élevée : 13.7°.

Au centre départemental météorologique Météo-France de Bouthéon, les mois de mai extrêmes, en température moyenne,  sont ceux de 1957 avec seulement 10.3° et de 1999 où la température moyenne avait atteint 16.5°.

La température moyenne de ces cinq mois de 2002 atteint 8.8° à Andrézieux ; depuis au moins 1946, seules deux années ont connu un début plus doux : l’an dernier avec 9.2° et 1990 avec 9.1°. Cette année 2002 est donc bien partie pour se classer dans le peloton de tête des années douces.

 

Flocons et forte chaleur.

Le mois de mai est un mois de transition entre le printemps et l’été. On voit des flocons sur les monts du lyonnais et beaujolais environ une fois tous les deux à trois ans, plus rarement ceux-ci descendent encore jusqu’en plaine. Cette année, quelques flocons mouillés sont aperçus à Violay et St-André-la-Côte au petit matin du vendredi 3 mai ; à Violay, ils refont une courte apparition durant le marché du dimanche 5. La journée du vendredi 3 est particulièrement froide, les maxima sont de seulement : 4.8° aux Sauvages, 5.5° à Violay, 5.8° à St-André-la-Côte, 8° à Jas, 8.3° à Andrézieux (à 0.1° du record pour un 3 mai), 9° à Feurs.

Le matin du lundi 6 est aussi très frisquet, on relève sous abri : -0.8° à Violay, -0.5° au Breuil, St-Symphorien et à Bully, -0.4° à Jas, 0.1° à Feurs et St-André-la-Côte, 0.2° à Andrézieux, 0.6° aux Sauvages. Ce même matin, le thermomètre situé à 5 cm du sol indique –3.4° à Violay. Ce jour là reste le seul avec gel sous abri du mois.

Les premiers jours où le thermomètre atteint ou dépasse 30° sous abri, seuil conventionnel de forte chaleur, peuvent apparaître en plaine durant le mois de mai. Cette année, un seul poste atteint ce seuil, il s’agit de Feurs avec 30.3° le 16 ; ce même jour, il fait au plus chaud de l’après-midi : 28.5° à Bouthéon (à 0.1° du record pour un 16 mai), 28.4° au Breuil, 28° à Bully, 27.5° à Jas et St-Symphorien, 25.8° à Grammond, 25.2° à Violay, 24.5° à St André-la-Côte, 23.7° aux Sauvages. Le lendemain 17 est tout aussi estival, on décroche même un record de haute température minimale à Andrézieux-Bouthéon : en effet, durant la nuit du 16 au 17, le mercure ne descend pas en dessous de 14.2°. Cette nuit est d’ailleurs encore plus douce sur les hauteurs, la température minimale atteint 15° à Violay, St-André-la-Côte, Feurs, 14.6° à Jas.

 

De brusques écarts de température.

Mai n’est pas juillet et il ne faut pas s’attendre à voir perdurer le beau temps estival des 16 et 17. Le temps change brusquement dans la nuit du 17 au 18. La baisse de température entre le 17 et le 18 est surprenante : le maximum atteint encore 29.2° à Feurs le 17, il n’est plus que de 14.3° le lendemain, soit une perte de 14.9° sur la température maximale entre deux jours consécutifs. Cet écart de température maximale entre le 17 et le 18 est ressenti dans toute la région : seulement 12.2° de chute à Bully, poste bien protégé en fond de vallée, 12.5° d’écart au Breuil, mais 13.8° à St-André-la Côte, 13.9° à Andrézieux et Grammond, 14.1° à Violay et aux Sauvages, 14.3° à Jas, 14.8° au Col de la Loge, et même 15° de refroidissement à St-Symphorien-sur-Coise. Au centre Météo-France d’Andrézieux, depuis 1946, seuls 15 écarts -sur plus de 20 500 mesurés- ont été plus importants que ce dernier ; le record appartient au couple 7-8 août 1991, une température maxi de 37.2° avait été relevée le 7 , elle n’était plus que de 19.6° le lendemain ! soit une chute de 17.8° du jour au lendemain. La plupart de ces refroidissements spectaculaires ont lieu en été, principalement en août, lors de passages de gros orages.

Si on ne s’intéresse qu’aux grands refroidissements constatés lors de mois de mai, alors ce dernier se classe en seconde position depuis l’après-guerre. Un tel refroidissement en mai ne se rencontre donc que deux fois tous les cinquante ans…

 

Mes remerciements à Madame Laval (St Genis-l’Argentière), Messieurs : Blotas (Bully, Rhône), Bonnefoy (Jas), Coquard (Montrottier), Duchez (Balbigny), Maugé (Montchal), Molin (St André-la-Côte), Subrin (Le Breuil), Thizy (St Symphorien-sur-Coise).

 

A Violay le 4 juin 2002.

M. Gagnard

Contact : gagnard@univ-lyon1.fr