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2003

Record de douceur.

 

« Quelle est l’année la plus douce dans la région ? » voilà une question que l’on m’a souvent posée. La réponse étonnait parfois mon interlocuteur : « 1994 en Plaine du Forez, 1997 ou 2002 sur les hauteurs, 2000 à Lyon ». Désormais la réponse sera plus claire : « C’est 2003 pour tout le monde ! ».

A Andrézieux-Bouthéon, la température moyenne de cette année atteint 12.8°, c’est 0.3° de plus que le précédent record de 1994 ; 12.9° à Feurs contre 12.6° en 1994, 12.3° au Breuil et 12° en 1994, du côté de Lyon-Bron on affiche 13.9° soit 0.4° de plus qu’en 2000. Cet écart de 0.3 à 0.4° entre les deux années les plus chaudes est considéré comme très élevé, n’oublions pas qu’il concerne une moyenne annuelle. Sur les monts, la différence dépasse largement le demi degré : 11° de moyenne cette année contre 10.4° en 2002 à Violay, sur la crête exposée des Sauvages on obtient 10.6° en 2003 contre 9.9° l’an dernier.

 

Une année continentale.

Mise à part leur extrême douceur, les deux années 1994 et 2003 se révèlent bien différentes l’une de l’autre. En 1994 la pluviométrie avait été surabondante ; cette année, comme on le verra plus tard, les pluies sont déficitaires, même après le déluge de début décembre. En 1994, tous les mois avaient été soit normaux soit plus doux que la normale ; en 2003, nous avons eu janvier et février froids et neigeux puis l’été que l’on sait. Un climat caractérisé par une faible pluviométrie ainsi qu’un écart thermique prononcé entre les mois d’été et ceux d’hiver est qualifié de continental. A Andrézieux, la différence entre la température moyenne d’août et celle de janvier atteint 23 degrés, jamais depuis au moins 1946 une telle variation ne s’était produite. Deux années,1985 et 1956, possèdent des écarts plus importants entre leurs deux mois extrêmes (qui ne sont pas janvier et août) : 23.75° en 1985, 25.49° en 1956. Dans notre montagne, la différence entre août et janvier 2003 grimpe à 24.6° à St-André, 24.8° à Violay, 24.9° aux Sauvages.

 

La glace et le feu.

En cette année 2003, la différence entre la plus haute température maximale et la plus basse minimale est assez impressionnante. En altitude, on note des écarts homogènes et somme toute modérés: 48.4° à St-Vérand, 48.9° à Violay, 49° à St-André et 49.1° aux Sauvages. Le caractère continental de la plaine et des fonds de vallées se traduit ici par des écarts bien supérieurs : Andrézieux 53.2°, Bully 54°, Le Breuil 54.4°, Feurs 54.6°, Roanne 55.7°, Charlieu 56.4°. Il faut remonter à 1985 (et son fameux janvier) pour trouver des valeurs plus importantes, en particulier 59° à Roanne et St-Denis-de-Cabanne, 59.4° à Feurs. Dans des régions à climat ultra continental, des écarts de l’ordre de 80 degrés sont régulièrement observés.

 

Bilan hydrique contrasté.

Au 30 novembre, l’année 2003 s’annonçait comme la plus sèche depuis plus de 50 ans. Les pluies diluviennes des 1er et 2 décembre ont bouleversé les pronostics, mais n’ont pas réussi (heureusement !), en beaucoup d’endroits, à rendre normale la hauteur annuelle de pluie. Seul le centre de la Plaine du Forez (Montrond, Feurs, Balbigny) reçoit sa dotation habituelle de millimètres ; à Andrézieux, 2003 se classe douzième sur 58 dans les années les plus sèches. Même si Violay est le poste le mieux pourvu, il n’en demeure pas moins un déficit de 150 mm environ. Voici donc les cumuls annuels des précipitations (pluie glace et neige) recueillies par les pluviomètres normalisés du secteur :

Andrézieux 593.6 mm, Le Breuil 622, Feurs Randan 660.2, Bully 671.1, Balbigny 682, St-Vérand 750.4, St-Symphorien-sur-Coise 757.5, St-André-la-Côte 768.3, St-Genis-l’Argentière 769.9, Les Sauvages 780, Montchal Chanin 780.8, Montrottier 804.4, Violay 813.6.

 

Un soleil omniprésent

2003 est aussi l’année du Soleil. Il a brillé plus que jamais depuis les débuts des mesures à Lyon-Bron en  1925 ; on y totalise cette année 2370 heures d’ensoleillement, soit 21 heures de plus que le précédent record de 1949 et 380 h de plus que la normale. L’héliographe de la Plaine du Forez a lui aussi bien travaillé, mais ne réussi pas à surpasser les 2382 heures de l’an 1989, on se contentera de 2217 heures soit 210 de plus que d’habitude. Les monts de Tarare ne restent pas dans les nuages : 2139 heures d’ombre au sol aux Sauvages, contre 1820 habituellement.

 

Remerciements à Madame Laval (St-Genis-l’Argentière). Messieurs : Benier (Feurs-Randan), Blotas (Bully, Rhône), Bonnefoy (Jas), Coquard (Montrottier), Duchez (Balbigny), Le Gloahec et Maugé (Montchal), Molin (St-André-la-Côte), Rollet (St-Vérand), Subrin (Le Breuil), Thizy (St-Symphorien).

 

A Violay le 6 janvier 2004.

M. Gagnard

Contact : gagnard@univ-lyon1.fr

Site Web : http://www.chez.com/gagnard/pageweb/indexclim.htm