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Mai 2003

 

 

La pluie au compte-gouttes.

 

 

 

Et de cinq ! mai 2003 est en effet le cinquième mois consécutif à pluie déficitaire sur la région. Ce mois se classe en sixième position sur 58 dans la liste des mai les plus secs au centre Météo-France d’Andrézieux-Bouthéon. Depuis le début de l’an, il n’est tombé en ce coin du Forez que 127.3 mm ; on retrouve seulement deux débuts d’année plus secs depuis l’après guerre : 125.1 mm en 1976 et 107.6 en 1953. La quantité de pluie recueillie durant les cinq premiers mois de l’an s’élève en moyenne à 262.5 mm (période 1971-2000) à Andrézieux, on constate donc que le déficit actuel dépasse les 50 %, ce qui est considérable sur une période aussi longue. Le total d’eau tombée sur les sept derniers mois demeure encore excédentaire d’une quarantaine de millimètres environ, il était largement déficitaire en 1976 (-120 mm) en 1953 (-140 mm).

Du côté du thermomètre, la chaleur est toujours de mise, même si elle passe relativement inaperçue lors des saisons intermédiaires ; l’excédent de ce mois atteint 2.2° en température moyenne à Andrézieux. Cet écart est remarquablement uniforme sur la région : tant sur les monts (+2.4° à Violay) qu’en fond de vallée (+2.3° au Breuil). Les 16.1° de moyenne à Andrézieux font de ce mai 2003 le second plus chaud depuis au moins 1946, 0.4° sous le record de 1999. En vallées, ce sont une nouvelle fois les maximales qui poussent vers le haut la moyenne : au Breuil, la moyenne mensuelle des maximales établit ce mois ci un nouveau record haut (depuis au moins 1969), il en a été de même pour avril et mars. Des mois de mai quasi estivaux deviennent presque une règle ces dernières décennies : en effet, sur les 18 dernières années, 15 mois de mai ont été plus chauds que la normale.

 

Première décade au soleil.

On devine l’été en cette première décade qui est même la plus chaude des trois à Feurs et Violay par exemple. Sur les bords de Loire, la température moyenne de ces dix premiers jours est digne de celle d’un mois de juillet : 18° à Feurs-Randan ; pour mémoire, il n’avait fait dans cette même ville que 15° de température moyenne durant la seconde décade de juillet 2000. Le soleil a la suprématie des airs : moyenne quotidienne de 8.3 heures d’ensoleillement en plaine, 7.2 aux Sauvages sur les monts. Pour couronner le tout, le pluviomètre reste rigoureusement sec en plaine, pas même une petite rosée matinale (Feurs, Andrézieux, Balbigny), et verse tout de même une larme au Breuil 3 mm, aux Sauvages 2.2 mm, à Violay 1.3 mm ou St-André–la-Côte 1 mm.

 

Le grand écart du 4.

La matinée commence dans une grande fraîcheur le dimanche 4, pas plus de 1.3° sous abri à Bully, 2° au Breuil, 2.9° à Feurs-Randan, 5.5° à Andrézieux . Un puissant vent de sud combiné à un généreux ensoleillement retourne la situation, l’après-midi, la température s’envole littéralement et on frôle les 30° en plaine là où quelques heures plus tôt il gelait au sol : 29.3° à Feurs, 29.1°à Bully,  28.7° au Breuil, 27.9° à Andrézieux (record pour un 4 mai) ; la montagne essaie de garder la tête froide : 25.8° à Grammond, 25.5° à Montchal-Fontanes, 25.1° à Violay, 24.1° pour les Sauvages et 23.6° à St-André bien tempéré par le vent du Midi. Les amplitudes thermiques s’allongent démesurément en plaine et vallées : 27.8° à Bully, 26.7° au Breuil, 26.4° à Feurs ; la montagne reste tempérée : le vent de sud qui l’adoucit durant la nuit la refroidit en journée, les amplitudes ne s’élèvent qu’à 17.5° à Grammond, 17.1° à Violay, 16.8° à St-André et 16.3° aux Sauvages. Telle la Chèvre de Monsieur Seguin, la chaleur ne désarme pas le soir venu et le combat fait rage toute la nuit ; le résultat est assez impressionnant : le thermomètre ne descend pas en dessous de 18.2° à Andrézieux qui pulvérise pour l’occasion son record de haute température minimale pour un mai entier. Les autres postes de la région passent eux aussi une nuit trop douce, on relève des minimales de : 17.6° à St-André-la-Côte encore aux prises avec son vent de sud, 16.5° à Montchal-Fontanes , 16.2° à Feurs et Grammond, 15.6° aux Sauvages, 15.5° à Violay. Le versant est des montagnes du matin bénéficie d’une étonnante fraîcheur : 12.4° à St Vérand, 10° au Breuil, 9.8° à Bully. Contrairement au caprin provençal, la douceur ne se fait pas dévorer et persiste même quatre jours supplémentaires.

 

Du chaud au froid.

Mai est un mois charnière entre la saison froide et saison chaude, même si cette année aucun flocon ne vient voltiger dans le ciel, nous avons tout de même droit à quelques refroidissements spectaculaires ; le plus important d’entre eux se situe entre le 24 et le dimanche 25. Les maximales du samedi 24 sont encore très élevées en plaine et vallées : 27.3° au Breuil, 26.8° à Bully, 26° à Feurs-Randan, 24.4° à Andrézieux, 24.8° à St-Vérand, alors qu’un vent plus frais envahit déjà les monts : 22° à St-Symphorien-sur-Coise, 21.9° à Montchal–Fontanes,  21.5° à St-André, 20.9° à Violay, 20.7° aux Sauvages et Grammond. La chute de température est subie (et subite !) dans l’après-midi de samedi et le lendemain, sous la pluie continue, on ne relève plus que 14.1° au Breuil soit une perte de 13.2° vis-à-vis de la veille, 13.4° à Bully (chute de 13.4°), 12.8° à Feurs-Randan (-13.2°), 12.2° à St-Vérand (-12.6°), 11.3° à Andrézieux (-13.1°), 10° à St-Symphorien-sur-Coise (-12°), 9.9° à Montchal–Fontanes (-12°), 8.8° à Violay (-12.1°), 8.4° à St-André (-13.1°), 7.9° aux Sauvages et Grammond soit une chute de -12.8° pour ces deux postes. La remontée de température se fait en revanche de manière très progressive : 6 jours sont nécessaires à Feurs pour passer du frais 12.8° à l’étouffant 32°.1 du 31, même constat pour le Breuil avec 31.5° le samedi 31, 30.4° pour Bully. La toute fin de mois est orageuse, les écarts entre températures maximales sont alors très importants entre les fonds de vallées et les sommets plus rapidement ennuagés les après-midi ; une situation orageuse requiert de plus de l’air froid en altitude. Alors que Feurs-Randan enregistre 32.1° à 330 m d’altitude samedi 31, il ne fait que 25.4° à St-André et aux Sauvages, 25.5° à Violay 500 m plus haut.

Contrairement aux deux mois précédents, la durée d’ensoleillement est légèrement déficitaire : d’une quinzaine d’heures à Andrézieux (total de 206) et d’une dizaine aux Sauvages (total de 176).

 

Pluviomètre à moitié plein.

La pluie persistante de ce week-end de fête des Mères n’a pas rempli le tonneau de mai, loin s’en faut ; la lame d’eau de cet épisode est toutefois la plus importante du mois avec 25.2 mm à Andrézieux soit plus de la moitié du total mensuel, 22.8 à Grammond, 21 à St-Symphorien, 18.2 aux Sauvages, 18 à St-André, 15.5 à Montchal-Fontanes, 15.6 à Feurs-Randan, 14.5 à Montchal, 14.3 à Violay, 14.2 à St-Vérand, 14 à St-Genis-l’Argentière ainsi qu’à Montrottier, 11.6 à Bully, 11.2 au Breuil, 11 à Balbigny. Les cumuls mensuels dépassent péniblement 50 % de la normale pour ce mois de mai qui est traditionnellement le plus pluvieux de l’année ; on relève donc pour la totalité du mois : 66.6 mm aux Sauvages, 58 à St-Symphorien, 54.5 à Montchal, 49.4 à Violay, 46.9 à St-André, 44.6 mm à Andrézieux, 42.7 à St-Vérand, 38.4 à Feurs-Randan, 37.4 à Montrottier, 37 à Balbigny, 33.9 à St-Genis-l’Argentière, 33.5 au Breuil, 30.6 à Bully.

 

Remerciements à Madame Laval (St-Genis-l’Argentière). Messieurs : Benier (Feurs-Randan), Blotas (Bully, Rhône), Coquard (Montrottier), Duchez (Balbigny), Le Gloahec (Montchal-Fontanes), Maugé (Montchal), Molin (St-André), Rollet (St-Vérand), Subrin (Le Breuil).

 

A Violay le 3 juin 2003.

M. Gagnard

Contact : gagnard@univ-lyon1.fr

Site Web : http://www.chez.com/gagnard/pageweb/indexclim.htm