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La dépression bretonne.

 

 

 

 

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région durant les deux premiers jours de décembre ont une origine peu commune, tout a commencé par une insignifiante dépression bretonne…

Cette dépression est restée bloquée sur place par des hautes pressions continentales. A nos latitudes une dépression située sur l’océan engendre des vents de sud sur la France. En schématisant un peu, on peut dire que cette dépression a fait descendre sur son flanc Ouest de l’air froid en provenance du Nord, cet air est allé tourner au dessus de l’Espagne, a survolé la méditerranée et a été réexpédié sur notre région.

A 5600 m d’altitude, il faisait moins de –30° au dessus de l’Espagne et seulement –20° au dessus de la Suisse. Cet air froid en survolant la méditerranée surchauffée par l’extraordinaire été que nous venons de supporter a déstabilisé la masse d’air et a crée une gigantesque convection : l’air chaud et humide de la mer s’est élevé, s’est refroidi et a condensé formant un énorme ruban nuageux de plus de 1000 km de long, des Baléares jusqu’en Belgique… nous étions dessous…

La dépression bretonne, véritable moteur de cette machine infernale, est restée immobile durant deux jours et a de ce fait inlassablement alimenté en air froid les hautes altitudes méditerranéennes.

 

Des chiffres impressionnants.

Les météorologues relèvent leur pluviomètre tous les jours à 7h du matin et la quantité alors lue est affectée à la veille. Les chiffres donnés ci-dessus proviennent soit des stations automatiques du réseau de Météo-France, soit des observateurs bénévoles de ce même organisme, soit de quelques passionnés de météorologie. J’insiste sur le fait que toutes ces hauteurs ont été mesurées avec un pluviomètre agrée par Météo-France. La journée la plus pluvieuse a été celle de lundi, on relevait le mardi à 7h : 60.2 mm à Neulise, 65.4 à Roanne, 73.5 au Breuil, 79.4 à Charlieu, 81 à Feurs, 82 à Bully, 84 à Feurs Randan, 86 à Balbigny, 90 à St Vérand, 93.4 à Grammond, 95 à Montchal Fontanes, 95.8 à Montchal, 96 à Fourneaux, 97 à St Etienne Bouthéon, 130 à St Symphorien-sur-Coise, 102 à Violay, 106 à Montrottier, 107 à St Genis-l’Argentière.

A ce stade là, ces abats d’eau ne sont pas extraordinaires (mis à part celui de St Symphorien) ; n’ayons pas la mémoire courte et souvenons-nous du 12 novembre 1996, on avait mesuré ce jour là : 100 mm à Violay, 97.4 (record absolu) à St Etienne-Bouthéon, 103 à Balbigny, 115 à Bussières, 94.2 à Feurs, 127 à Fourneaux, 89.4 à Grammond, 108 à Neulise, 81.2 à Riorges et 101.6 à St Denis-de-Cabanne (proche de Charlieu), 98.1 au Breuil, 92 à Bully.

La différence entre cet épisode et celui de novembre 1996 est que ce dernier s’est poursuivi durant la journée de mardi ; les pluviomètres indiquaient de nouveau mercredi à 7h du matin : 32.8 mm à Neulise, 36 à Roanne, 42.1 au Breuil, 30.8 à Charlieu, 54 à Feurs, 34.4 à Bully, 60 à Feurs Randan, 44 à Balbigny, 38 à St Vérand, 60 à Grammond, 41.8 à Montchal Fontanes, 45.9 à Montchal, 34 à Fourneaux, 61.8 à St Etienne Bouthéon, 50 à St Symphorien-sur-Coise, 45 à Violay, 37 à Montrottier, 42 à St Genis-l’Argentière.

Les cumuls sur ces deux journées ont alors pris des proportions inhabituelles seulement sur les hauteurs et dans le sud de la région. On totalise finalement pour l’ensemble de l’épisode : 93 mm à Neulise, 101.4 à Roanne, 110.6 à Charlieu, 115.6 au Breuil (117 en 1996), 116.4 à Bully (126.5 en 1996), 128 à St Vérand, 130 à Balbigny et à Fourneaux, 135 à Feurs, 136.8 à Montchal Fontanes, 141.7 à Montchal, 143 à Montrottier, 144 à Feurs Randan, 147 à Violay (122.3 en 1996), 149 à St Genis-l’Argentière, 153.4 à Grammond, 158.8 à St Etienne Bouthéon (122.6 en 1996), 180 à St Symphorien-sur-Coise.

 

M. Gagnard