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Juin 2004

Un arrière goût de 1976.

 

La pluie était attendue, la pluie n’est pas venue. Il faut souvent remonter à 1976 pour voir un mois de juin plus sec que celui-ci ; ainsi à Feurs il était tombé 15.1 mm en juin 1976 et on en recueille cette année que 3.6 de plus, à Bully ce juin 2004 est le second plus sec depuis au moins 1950. A Lyon et depuis au moins 1921 –année de grande sécheresse s’il en est- on ne dénombre que 8 juins plus secs que ce dernier. Au Breuil, le couple mai-juin 2004 est le plus aride en au moins 35 ans de mesures.

La température moyenne de ce premier mois de l’été météorologique 2004 est elle aussi assez comparable à celui de 1976 : à Andrézieux, juin 76 se classe en 4ème position sur 59 dans la liste des juins les plus chauds, juin 04 le suit en 5ème place avec 18.8° soit seulement 0.3° de moins. Toujours au Centre Départemental de Météo-France, la plus haute température de ce dernier mois est de 33.8°, fait remarquable, elle coïncide exactement avec la maximale absolue de juin 1976. La différence entre ces deux juins est à chercher du côté de la moyenne mensuelle des maximales : elle est 3° plus élevée en 76 que cette année. Juin 76 à été très chaud en journée mais relativement frais la nuit, juin 04 possède des températures nocturnes plus douces et des diurnes moins élevées. L’ensoleillement est lui aussi fort différent entre ces deux mois : juin 2004 accuse en effet un déficit de plus de 120 heures de soleil sur son homologue de 1976.

Premières contractions.

Le début de mois est très maussade, durant l’ensemble des trois premiers jours, le soleil ne se montre guère plus de 2 heures en Plaine du Forez et moins d’une heure aux Sauvages. Le pire est atteint jeudi 3 où les maximales plafonnent à 9.7° aux Sauvages, 11.1° à Violay, 12.2° à St-André, 14.6° à Andrézieux, 15.5° à Bully, 16° à Villefranche, 16.1° à Feurs, 16.5° au Breuil. On assiste à l’établissement d’un courant de sud en fin de première décade, le ciel s’éclaircit, le soleil darde et la température s’élève enfin ; pas de doute, l’été frappe à la porte. Jeudi 10, la chaleur est généralisée sur la région, les postes de montagnes enregistrent leur premier jour de forte chaleur : 30.2° à St-André, 30.3° à Violay et Grammond, 31.4° à Montchal-Fontanes 32° à St-Vérand et Montchal-Chanin au plus chaud de l’après-midi. Les minimales sont très élevées sur les hauteurs : 20.2° à Violay et même 16.8° au crêt de l’Oeillon à 1370 m d’altitude. Ce même jour est le plus chaud du mois en plaine : 35.6° à Feurs-Randan, 35.4° à Anse, 35.2° à Feurs, 34.3° au Breuil, 33.8° à Andrézieux, 33.5° à Bully, 33° à St-Symphorien et Pommiers-en-Beaujolais. Le record de haute maximale est battu ou égalé à Andrézieux pour les journées du 8, 9 et 10 juin.

Fausse alerte.

L’été n’est toutefois pas prêt à éclore ; dès le vendredi 11, on assiste à un spectaculaire refroidissement, nous perdons sur les maximales du jour au lendemain : 9.6° à St-André, 9.8° au Breuil, 10.3° à Anse, 10.4° à Violay et Montchal-F., 10.9° à Andrézieux, 11.1° à Pommiers, 11.3° à Feurs. Ce brutal rafraîchissement engendre quelques orages malheureusement fort peu productifs : seulement 4.6 mm aux Sauvages, 4.2 à Montchal-C., 3.7 à Violay, 3 à Andrézieux, 2.7 à Anse, 2 au Breuil. La baisse de la température se poursuit les jours suivants ; sur les monts les thermomètres n’atteignent plus les 20° et ceux de plaine restent bien en deçà des 25°. La seconde décade se termine par un temps mitigé mises à part les journées des 17 et 18 qui totalisent à elles deux 28 heures d’ensoleillement tant en plaine que sur les hauteurs. Le vent de nord jugule la hausse du thermomètre, les 30° sont loin d’être approchés en plaine.

Accouchement difficile.

L’été civil vient au Monde (septentrional) dans la nuit du 20 au 21, à 2h 57 minutes précisément. La veille, certains murmuraient même qu’un petit automne allait naître dans la nuit tellement les maximales du dimanche 20 étaient déprimantes : 19.7° à Feurs, 18.3° à Andrézieux, 16.7° aux Sauvages, 16.4° à St-André, 15.6° à Violay. Mais Monsieur Météo fait sa tête et ne veut pas reconnaître l’enfant ; il entre dans une colère noire 48 heures après la naissance du prématuré, le baptême est effectué nuitamment sous les éclairs et le tonnerre. On mesure dans les bénitiers au matin du 23 : 24.7 mm d’eau dans celui de St-André, 21 à St-Symphorien-sur-Coise, 20.7 à Montchal-F., 20.4 à Andrézieux, 19.1 à Montchal-C., 17 à St-Genis-l’Argentière, 16 à Montrottier, 14.1 à Anse, 13.5 à St-Vérand, 13 à Violay, 12.3 à Pommiers-en-B., 9.6 à Bully, 7 à Balbigny. Ce divin arrosage est attendu depuis longtemps par la végétation, il reste malheureusement, et de loin, le plus important de tout le mois.

Délivrance.

L’été balbutie encore quelques jours puis acquiert définitivement la parole à partir du samedi 26 où les 30° fleurissent en plaine : 33.4° à Feurs-R., 31.5° à Feurs, 30.3° à Bouthéon ainsi qu’au Breuil. L’air s’humidifie davantage et rend le lendemain dimanche assez pénible, les 598 triathlètes présents à Cublize pourront le confirmer ; il fait alors presque aussi chaud en montagne qu’en plaine : 29° aux Sauvages, 30° à Montchal-F., 30.6° à Violay, 31.6° à Villefranche, 32.1° à Pommiers-en-B., 32.2° à Feurs, 33.6° à l’autre thermomètre forézien.

La fin de mois se caractérise par un temps sec et fort ensoleillé (moyenne de 11 h 30 min de soleil sur les 6 derniers jours). Ce type de temps est fort agréable pour l’organisme humain, les nuits sont fraîches et les journées chaudes sous le pic du soleil. Les amplitudes thermiques sont par conséquent assez remarquables, comme par exemple celle du samedi 26 à Feurs-Randan : 9.4° de mini mais 33.4° de maxi soit un écart de 24° en une dizaine d’heures. Les autres stations du secteur atteignent ce jour des écarts comparables : 22° à St-Symphorien, 22.3° à Bully et 23.1° le 30 juin, 22.3° au Breuil et 23.2° le 30, le 17.9° d’amplitude à Violay est la seconde plus grande valeur en au moins 10 ans de relevés. Sur le plateau de St-Genest-Malifaux, l’amplitude atteint 23.2° le 26 et 25.3° le 30. Ces amplitudes de plaine et fonds de vallées ne sont pas exceptionnelles, les 25° sont dépassés une fois par an en moyenne et le 31 août 1998, l’écart entre la maxi et la mini atteignait 28.8° à Roanne.

Les eaux bien perdues.

Terminons par le cumul mensuel de pluie (toujours exprimé en mm), cumul étonnamment faible par exemple à Bully puisqu’il n’atteint pas 20% de sa normale. Les postes des monts du lyonnais (St-André, St-Symphorien) s’en tirent plutôt bien grâce principalement aux pluies orageuses des 22 et 23. L’éventuel pourcentage est le rapport à la normale.

St-Genis-l’Argentière 26 (28%), Lyon-Bron 32 (40%), St-Symphorien 50.8 (54%), Le Breuil 18.1 (24%),  Andrézieux 38.8 (51%),  St-André 42.8, Violay et les Sauvages 31.4, Montchal-Fontanes 41.9, Bully 14.8 (18%), Balbigny 26.9 (38 %), Anse 21.9,  Montchal-Chanin 38.1, Villefranche 23.3 (31%), Montrottier 29.3, Feurs-Randan 18.7 (25%), Pommiers-en-Beaujolais 23.4, crêt de l’Oeillon 20.2, St-Vérand 28.9 (39 %).

A Violay le 7 juillet 2004.

M. Gagnard